Steve McCurry : L’ultime voyage de la Kodachrome

National Geographic consacre un documentaire au shoot de la toute dernière Kodachrome, sortie des usines de chez Kodak. «The last roll of kodachrome» est un voyage dans les pas du photographe Steve McCurry, qui a eu la responsabilité d’immortaliser les 36 dernières poses de la mythique pellicule.

« Le Kodachrome possédait plus de poésie, de douceur, d’élégance que les autres pellicules », Steve McCurry entretenait ainsi un rapport presque charnel avec la fameuse pellicule. Pas étonnant qu’il ait eu le privilège de shooter l’ultime exemplaire sorti des usines de Kodak. Unanimement plébiscitée par plusieurs générations de photographes, la Kodrachrome peut se targuer d’avoir été la pellicule la plus vendue au monde. La finesse de son grain, ses couleurs vives et saturées et sa longévité de conservation exceptionnelle sont quelques-unes des qualités qui ont forgé sa légende.

Kodak s’arrete apres 73 ans de bons et loyaux services photo

C’est en juin 2009 que Kodak annonce la fin de la production, après 73 ans de bons et loyaux services.
Dans la foulée, le laboratoire Dwayne’s Photo situé dans le Kansas, dernier établissement au monde à traiter la chimie complexe de la Kodachrome, annonce un an plus tard qu’il cesse définitivement le développement. C’est le coup de grâce pour les fans. Les enveloppes affluaient alors du monde entier jusqu’au 30 décembre 2010, dernier jour pour déposer les pellicules.

Le célèbre photographe Steve McCurry, auteur de la non moins fameuse photo de la petite Afghane, a utilisé la kodrachome une majeure partie de sa carrière. Quatre fois lauréat du premier prix du World Press Photo, Steve McCurry à fait le tour du monde et revendique presque une centaine de voyages en Inde durant sa carrière.

Le dernier rouleau kodak

Pour le shoot de cet ultime rouleau de Kodachrome, c’est une équipe de National Geographic qui a suivi Steve Mcurry. Une rapide présentation de la pellicule et du photographe et le film de 30mn ouvre sur un moment presque solennel, lorsque Le Photographe charge la pellicule dans son Nikon F6, « C’était un sentiment étrange : j’ai fait ce geste des milliers et des milliers de fois, c’était devenu une seconde nature. […] Là, je me sentais un peu nostalgique, j’avais du remords à l’idée que c’était la toute dernière fois que je le faisais », confie-t-il. De New York en Inde, en passant par la Turquie et l’Angleterre, c’est en filigrane une partie du processus de réflexion du photographe qui est mise en avant.
Les 36 poses de la pellicule son visible sur le site du photographe.

Le documentaire “The last roll of Kodachrome” (en anglais)


Hassen Medini