Phototalk d’Anne d’Huart

Backlight republie les phototalks parus dans notre revue trimestrielle. Au travers de ces échanges, découvrez les nouveaux talents de la photographie amateure. A travers un phototalk, ils partagent avec nous leur passion de l’image. Voici le Phototalk de Anne d’Huart

Dans vos favoris sur Flickr, il y a une majorite d’images tres graphiques : des formes, des couleurs, des abstractions… c’est un theme de predilection ? Il y en a d’autres ?

L’abstraction graphique et colorée est un vaste domaine où je me sens bien, où mon imagination peut divaguer en toute liberté et où les images parlent aux sens. Il y a des photographes fabuleusement créatifs qui nous offrent leur regard original sur le monde sans être déconnectés de la réalité. Ce sont beaucoup de leurs photos que je « collectionne » dans mes favoris Flickr. Mes favoris sont une inépuisable source d’inspiration que je revisite régulièrement et j’ai eu besoin de garder une certaine unité dans ma boîte à trésors.

J’aime aussi d’autres sujets, d’autres styles, d’autres photographes et j’ai notamment beaucoup d’admiration pour ceux qui photographient l’humain, thème aussi passionnant que difficile et que j’aimerais vraiment explorer. D’une manière générale, j’aime les photographes qui ont un regard personnel et le transmettent avec un minimum de moyens, quel que soit leur sujet de prédilection.

Vous realisez beaucoup de series et de projets tres travailles. La photo pour vous c’est avant tout le sens de l’observation ou une construction travaillee autour d’un sujet ?

Ces quelques séries, je les ai faites il y a déjà un moment et j’ai beaucoup aimé explorer un sujet sous de nombreuses facettes avec une certaine recherche, parfois une « mise en scène » (je suppose que c’est ce que vous appelez « travaillé »… moi je dirais que c’est plutôt un jeu !) mais ça a été une démarche assez occasionnelle. La plupart du temps, le moment imprévu, avec le petit pincement esthétique qu’il suscite, reste le premier déclencheur de mes photos. En fait, ce sont 2 approches basées toutes deux sur l’observation, qui ont chacune leur intérêt et m’amusent autant l’une que l’autre. Je dirais que la spontanéité reste la priorité et que l’exploration de nouvelles pistes n’est jamais loin.

Vous avez publie un premier livre sur blurb. Le passage de l’ecran au papier est important pour vous ? Est-ce que c’est le papier qui vous motive pour contribuer a Backlight ?

Le papier est une autre manière de communiquer par la photo. L’image qui prend vie dans la matière prend aussi vie dans le temps. Elle n’a pas ce côté éphémère de l’écran dont l’image est rapidement balayée par la suivante. La photo-papier, on peut y rester longtemps, on peut y revenir, on peut la garder, la palper, l’accrocher, l’offrir… Avec le temps, elle nous parle différemment, raconte de nouvelles histoires. De plus, créer un livre permet d’assembler plusieurs photos, d’y glisser un fil conducteur, de créer un dialogue entre les images, les confronter, les laisser parler dans l’espace qui existe entre elles et où peut naître de nouvelles émotions. De plus, dans un livre, comme dans Backlight, on peut ajouter des mots qui donnent une dimension supplémentaire. C’est ce que j’ai fait dans le mien, très peu, juste pour semer quelques clés et donner envie d’ouvrir des portes.

Si je ne me trompe, Backlight joue aussi de ce concept : sortir du virtuel pour inscrire l’image et tout ce qu’elle porte dans la durée… « laisser une trace ». C’est un peu tout ça que j’ai aimé en découvrant Backlight, donc participer à ce projet me paraissait une évidence.

Retrouvez Anne d’Huart sur flickr.

Photo Rainbow - Anne d’Huart, publiée dans Backlight Magazine Issue 3


In your favourites on Flickr the majority of pictures are very graphic: shapes, colours and abstractions … Is this your preferred theme? Or are there others?

Graphic and colour abstraction is a vast area where I feel good, where my imagination can wander freely and where the images appeal to the senses. There are fabulously creative photographers who offer their original view of the world without being disconnected from reality. These are most of the photos that I «collect» in my Flickr favourites. My favourites are an inexhaustible source of inspiration that I visit and re-visit regularly needing to keep a certain uniformity in my treasure box. I also like other subjects, other styles, other photographers and I especially have great admiration for those who photograph the human subject – a difficult and exciting theme that I’d really like to explore. Generally, I like photographers who have a personal view and transmits it with a minimum of resources, whatever their preferred subject.

You’ve spent a lot of hours making numerous photo series and projects . Is photography for you, above all, a sense of observation or a construction built around a subject?

These particular photo series were made a while ago and I really enjoyed exploring a subject from many aspects after some research, preparing a «mise en scène» (I guess that’s what you call «spend a lot of hours «… I would say it is rather a game!) but this ia a pretty occasional approach. Most of the time, it’s an unforseen moment, with an unexpected asethic twinge that triggers my photos. In fact, these two approaches are both based on observation and each has its own interest and amuses me equally. I would say that spontaneity is the priority and the exploration of new ideas is never far away.

You have published a first book on Blurb. Is the transition from screen to print important f or you? Is it the idea of print that motivates you to contribute to Backlight?

Print is another way to communicate your photos. An image that comes to life in print also comes to life in time. It does not have that ephemeral side where an image is quickly swept away by the next. With printed photos you can stay there for a long time, you can come back to it again, you can keep it, feel it, hang it up, give it to someone … With time, the photo will tell us something different and will tell us new stories. Additionally, creating a book allows you to assemble multiple photos along the same line of thought, and to create a dialogue between the images, to compare them, and to let them talk in the space left between them where new emotions arise. As with Backlight, you can add words that give an extra dimension in print. This is what I did in mine. I added very few, but just enough to sow a few ideas and to make you want to open a few doors.

If I am not mistaken, Backlight also plays with this concept. Bringing photography out of the virtual and emplanting it, and everything it may stand for, in time… leaving a trace. This is why I loved discovering Backlight, so participating in this project seems obvious.

Find Anne d’Huart on flickr.